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08/10/2017
On reconnaît sans soucis la pâte du réalisateur dans ce "Happy end" qui ne cache pas son jeu : si vous ne l'aviez pas remarqué, l'affiche ressemble à l'écran d'un smartphone en train de filmer et, de fait, la première partie du film prend au pied de la lettre cette invitation avec un long passage sans aucun dialogue oral, l'écran servant à écrire les pensées du personnage qui filme.

Cela donne des choses amusantes quand on est au cinéma : Haneke a du oublier que la moyenne d'âge de ses spectateurs était assez élevée et que la vue de ces derniers était loin d'être toujours parfaite... la mamy assise un peu plus loin dans la rangée s'est donc fait lire par son fils tout ce qui était écrit ce qui surprend au départ, lasse par la suite mais ne manque pas de saveur quand Haneke se lâche et part dans l'érotisme voir le porno ! (je cite "c'est encore des insanités ? Oui mamy ... bon bah laisse !).

Dans cette famille la mère a réussi : elle est à la tête d'une entreprise florissante, elle est épanouie sur quasi tous les plans et tous ceux qui l'entourent vont mal pour des raisons diverses et variées. De la petite fille qui ne supporte personne au père qui ne pense qu'à sa gueule alors que son frère ne trouve pas sa place dans cette famille en passant par l'arrière-grand-père qui n'en peut plus de vivre, le jeu de massacre semble évident.

Haneke nous montre des personnages qui sont à la fois complètement perdus dans leur monde et lucides sur ce qui les entoure. Pour cela, il nous montre une histoire qui est ultra fragmentée, ne cherche pas à lier tout cela, seule la scène finale, annoncée sur l'affiche du film, devant servir d'entonnoir pour digérer tout ce qui a été vu avant.

Si cela a fonctionné dans certains films du réalisateur, je suis cette fois resté très circonspect et si ma morale cinématographique m'interdit de quitter la salle avant la fin d'un film, j'ai bien envié les trois spectateurs qui n'ont pas attendu le générique final pour retrouver leur liberté. Je dis cela mais la scène finale mérita qu'on reste assis dans son fauteuil. Sauve-t-elle le film ? Pour moi, non... mais elle secoue le spectateur qui a été saoulé pendant 100 minutes et l'interroge sur des thèmes aussi divers que l'euthanasie, la mode qui consiste à tout filmer (dans quel but ?), ...

De quoi sauver le film du naufrage total mais Haneke prend l'eau et, cette fois, il m'a laissé sur le rivage. Peut-être suis-je trop jeune pour apprécier ce genre de film ? Mon père, qui l'a vu en même temps que moi, était bien plus enthousiaste... arrivera-t-il à mettre un message ci-dessous pour donner son avis ? La côte des bookmakers anglais est très élevée mais je vous laisse parier ;-)
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